Conclusion : l’heure du Bilan

Publié le par fromparistoberlin.over-blog.com

Bonjour à tous,

 

Nous sommes le 23.07.2011. Je quitte Berlin dans une semaine à pour profiter pleinement de cette ville et des personnes qui vont avec. Je met donc un point final à ce blog et souhaite dresser un petit Bilan de l’aventure de 7 mois.

 

Le constat est simple. Je n’ai pas envie de vivre en France dans un avenir proche.

J’ai aimé travailler et étudier ici et j’ai surtout retrouvé ce que j’avais apprécié dans mes contacts avec la pollution lors de mes précédents séjours en Allemagne.

Tout est beaucoup plus clair et validé dans mon esprit.

 

 

Partie I – Bilan professionnel et humain

 

Professionnellement :

 

Je n’entrerai pas dans les détails mais professionnellement, ce séjour de 7 mois m’aura permis de valider et développer deux points très important pour mon avenir proche :

 

Avant ce semestre, j’avais vaguement l’intension de passer mes quelques premières années après-école en Allemagne.

Aujourd’hui j’ai acquis des connaissances sur le tissus d’entreprises en Allemagne mais surtout sur les différentes villes/région en Allemagne qui me permettent incroyablement de préciser cette idée, avec dans ma tête des secteurs, des entreprises, des métropoles qui me font envie ou à éviter.

 

Avant ce semestre, je ne savais pas si j’étais capable d’acquérir le niveau d’Allemand nécessaire à gérer et optimiser une expérience professionnelle et Allemagne mais aussi à valider des études au même titre que des étudiants germaniques.

Aujourd’hui, j’ai la preuve que c’est à ma portée et je n’ai plus que le soucis de trouver les moyens en France de ne pas perdre et de développer encore cette connaissance et cette capacité afin d’optimiser mon retour en Allemagne.

 

 

Humainement :

 

Quelle aventure, bien que relativement proche géographiquement et culturellement, que de quitter la mère patrie pour une période plus longue que de simple vacances !

Sociologiquement, c’est un plus extraordinaire qui permet non seulement de découvrir un mode de vie différent, mais aussi de mieux se connaître au vue de nos propres réactions aux situations que l’on rencontre, mais encore de mieux connaître son propre pays et sa propre culture par comparaison et avec un œil international.

Beaucoup de choses nous paraissent automatique, car culturellement acquises, et l’on ne se rend pas compte lorsque l’on vit en France que ces éléments sont caractéristiques de notre pays. Ce n’est qu’en pratiquant une autre vie, en ce frottant aux règles et meurs d’un autre pays que l’on comprend ce qui nous caractérise nous même et notre nation.

De ce point de vue là, et de part les différentes expériences aux contacts des multiples nationalités rencontrées ici. Ce bilan n’est pas à l’avantage des français que j’ai croisé ici qui malgré eux font partis des populations les moins ouvertes que l’on croise ici. La culture d’aller vers l’autre d’égal à égal existe mais est moins développer parmi nous que dans d’autres pays.

Cette remarque me permet de faire la transition avec le facteur qui fait que ces expériences sont uniques et inégalables d’enrichissement : les rencontres.

A partir du moment où il plus facile de générer le contact, dans ce contexte d’internationalisation et de découverte, cela laisse place à des rencontre qui marquent. On a beau essayer d’être analytique sur d’autres points du séjour mais ce n’est que de nos rencontres que l’on se souviendra.

Le premier constat est celui de la générosité naturelle, qui se manifeste sous de multiples formes d’aides et de soutiens et d’évènements, que j’ai croisé partout où j’ai été ici. Le deuxième est le dépassement des cultures dont font preuves la plupart des gens et qui s’abat comme une évidence sûr nous quand on constate qu’au final : on a , certes à différentes échelles et de façon différentes, les mêmes envies, les mêmes plaisirs, et les mêmes problèmes quelque soit notre provenance sûr le Globe.

 

Qu’est ce que j’en tire aujourd’hui ?

Qu’à l’heure où la technologie nous dépasse de loin, et où de plus en plus de développement « social » se fait à travers le développement de ces technologie, il ne faut en aucune façon que l’on perde de vue l’absolue nécessité de replacer l’humain au centre de nos interaction et projets, qu’ils soient professionnels, familiaux, politiques, économiques ou associatifs.

 

 

Partie II : Le peuple Allemand : responsable du succès actuel et futur de l’Allemagne

 

Je ne suis pas là pour faire dans la généralisation où dans les clichés. Non les allemands ne sont pas tous très organisés, ponctuels et inflexibles ;) !

Je voulais juste ici écrire sur une des raisons qui fait que ce pays m’attire : son peuple.

Au delà des bonnes soirées et des coopérations scolaires et professionnelles réussies, je remarque une caractéristique culturelle et de mentalité que je ne retrouve plus en France et qui me paraît fondamentale et stratégique pour l’avenir. Cette caractéristique est : le sens de la nation, de la région, d’appartenance à une population, l’unité, la notion d’objectif commun, en d’autre terme le patriotisme dans le bon sens du terme.

Bien sûr je ne veux pas généraliser car cela se présente à différentes échelles, mais ces valeurs sont importantes pour moi et me paraissent vitales pour une prospérité sociale et économique.

C’est grâce à ce sens commun qu’un pays est prêt à mettre en œuvre des réformes politiques et économiques impopulaires mais nécessaire. A titre d’exemple, cela fait maintenant plusieurs année que le solde de la dette en Allemagne diminue et ce n’est pas arrivé par magie : une augmentation de certains impôts, de nouveaux accords salariaux, du soutien aux entrepreneurs, une réforme significative du système de retraite etc. Les allemands se sont serrés la ceinture.

C’est grâce à ce sens commun qu’un pays parvient à protéger sa culture, par l’apprentissage de la langue comme critère indispensable et des politiques d’immigration et de soutien aux familles, par un soutien aux régions et aux économies locales, etc.

C’est grâce à ce sens commun et à sa transposition au monde de l’entreprise que le travailleur allemand à plus conscience que son intérêt et l’intérêt de l’entreprise sont liés. Cela se traduit par des syndicats de branches mille fois plus puissants qu’en France, mais capable de force de négociation hors normes.

C’est grâce à ça qu’on voit des gens fiers de leurs pays et fiers de leurs régions avec des drapeaux aux fenêtres pour chaque évènement important.

 

Ce peuple a connu des traumatismes : il a perdu deux guerre mondiale, a doublé de taille, s’est rétrécie, a été divisé en deux, a eu des villes rayées de la carte, puis a été réunifié. Tout cela en moins de 100 ans.

Si ce peuple a ce sens commun, est conscient de l’intérêt national, et a ce dynamisme aujourd’hui, c’est parce que ce peuple a su se remettre en question et retrouver le sens des priorités.

La paix, la démocratie, l’union : ces trois concepts acquis aujourd’hui font partie de l’histoire récente de l’Allemagne. Un peuple dans son intégralité n’est pas coupable at vitam aeternam et les allemands ne sont pas aujourd’hui tous les deux jours dans la rue pour un micro développement des retraites, du système scolaire, ou autre. Le confort acquis d’union, de paix et de démocratie en France nous a fait perdre le sens de l’intérêt commun et nous handicapons donc le futur intérêt de chacun, en bridant les changements nécessaires à l’intérêt commun.

Ce peuple historiquement fier a donc subit des traumatismes, a du se remettre en question, a retrouver un sens commun et le sens des priorités.

C’est dans le pays où ces gens habitent que je souhaite vivre et voire grandir mes enfants car j’ai peu d’espoir que la France soit capable de mettre en place les changements nécessaires avant qu’elle ne soit au pied du mûr.

 

Vive l’Europe, vive l’Allemagne et ses habitants.

 

 

Partie III : Berlin, l’attractive anomalie, Arm aber Sexy !

 

 

Un mot tout de même sûr Berlin. La première chose qu’il faut dire c’est que Berlin représente autant l’Allemagne qu’elle s’en différencie.

Berlin est une capitale historique qui a souffert de la destruction et ensuite de la fuite de sa prospérité économique. Elle retrouve peu à peu sa puissance de part son rôle politique mais il existe toujours se décalage entre le fait que ce soit le centre politique de l’Allemagne mais en aucun cas une ville poumon du succès économique de l’Allemagne.

 

C’est exactement ce qui rend cette ville attirante et ce décalage se traduit par des caractéristiques alliant celles de capitales et celles de villes populaires :

-          un nombre inimaginable de nationalités

-          un coût de la vie et des loyers extrêmement abordable comparé aux autres métropoles européennes et aux villes puissantes d’Allemagne

-          un développement et un soutien de la culture « populaire » :

o   une vie de quartiers aux cultures très indépendantes et différentes

o   un nombre incalculable de clubs

o   les étudiants, les artistes et les intellectuels comme moteur de la vie de Berlin

Ce dernier point génère un énorme développement économique dans des secteurs particuliers de l’architecture, de la création, du design, de l’édition, de l’art, etc.

 

Cette vie « populaire » est donc ce qui rend cette ville extrêmement attractive et agréable à vivre : immense, avec encore tout à construire, pas chère, jeune, active, multiculturelle et avec une population encore relativement faible (un tiers de la population de Paris) !

Seul point noir dans ce paysage : une pauvreté grandissante et un des niveaux de chômage les plus élevé d’Allemagne.

 

C’est pour toutes ces raisons que le plus dur métier du monde aujourd’hui est celui de maire de Berlin car Berlin est dans un paradoxe de développement extraordinaire.

D’un côté, pour lutter contre cette pauvreté et le chômage, il faut développer économiquement cette ville et rattraper ce retard par rapport aux grandes puissances allemandes que sont Hambourg, Francfort, Munich où Stuttgart.

Cela passe par l’arrivé et le développement d’entreprises, et le développement de la vie économique de la ville par un soutien politique : reconstruction et rénovation des logements, aides au développement des quartiers populaires etc.

Cette mise en œuvre entraînera automatiquement une élévation globale du niveau de vie.

 

D’un autre côté, pour continuer à rendre attractive cette « ville de la création » où les artistes peuvent peindre et composer sans se ruiner, et où des entreprises dynamique de design ou autre peuvent s’installer, il faut absolument protéger ce qui la rend attractive : sa pauvreté, sa subculture, son niveau de vie, sa vie de quartier populaire, ses artistes de rue, etc.

C’est ceci qui fait le paradoxe de Berlin et un peu sa folie.

Berlin c’est la seule ville en Europe où l’on peut voire des rues avec des immeubles de bureaux en verre qui ont pour voisins des immeubles squats dans lesquels la vie artistique et la culture ont pris une telle importance et représentent un tel facteur d’attraction, que le bâtiment est devenu symbolique de la ville et doit donc être protéger.

 

« Arm aber sexy » : « pauvre mais sexy » ce sont les mots du maire de Berlin, Guido Westerwelle, dans un discours très connu qu’il a tenu dans cette phase de reconstruction.

Là est toute la magie et tout le problème de Berlin.

 

 

Je ne peux donc pas dire ce que deviendra cette ville, si les loyers resterons pas cher pour les artistes ou si tout ceci va disparaître, mais je peux dire que j’ai été plus qu’heureux d’avoir été à Berlin à l’âge de 20 ans en tant qu’étudiant, au temps où toute cette vie Berlinoise existe encore…

Je souhaite longue vie à cette ville bizarre : attractive puissance et anomalie européenne.

 

 

 

 

Pour ceux qui m’ont lu assidument ou ponctuellement durant ce semestre (je crois que j’ai assez de mes dix doigts pour tous les compter), je vous remercie pour votre intérêt et espère que vous avez au travers de ces petits articles appris à mieux connaître l’Allemagne, Berlin, et ce que représente un stage et semestre à l’étranger.

 

Des bisous

 

MoM

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